Avec l'abandon de Windows 10 en octobre 2025 (le 14), beaucoup d'ordinateurs ne pourront pas passer à la version 11. En effet, Microsoft impose des caractéristiques techniques incompatibles avec du matériel même récent.
De fait, si l'on veut continuer à travailler avec Windows 11 et avoir un ordinateur à jour notamment pour des raisons de sécurité, cela implique de renouveler son équipement et donc de se séparer de son ancien pourtant pleinement fonctionnel. En sachant que la fabrication du matériel informatique représente 80% de l'impact du numérique en terme de rejet équivalent CO2 (cf lien vers vidéo au bas de cette page), c'est incompréhensible et aberrant. Heureusement, il existe des alternatives présentant de nombreux avantages !

Mise à jour le 10/10/2025 : Microsoft voyant dernièrement le nombre de protestations s'élever face à cette obsolescence programmée a donné l'illusion de faire marche arrière en prolongeant le maintien de Windows 10 pendant un an supplémentaire mais sous certaines conditions... inacceptables. En effet, il faudra obligatoirement se créer un compte en ligne et/ou accepter de la publicité. Il ne s'agit pas d'une faveur mais bien d'un moyen supplémentaire pour la multinationale de capitaliser sur l'exploitation des données de ses utilisateur⋅rices en particulier pour entraîner son IA. Bref, une raison supplémentaire pour se dégager de l'étreinte nocive d'un de ces MAGAM (nouvelle dénomination du terme GAFAM pour illustrer leur ralliement à Trump et ses idées, le F de Facebook devenant M pour Meta).

Au bas de cette page, vous pouvez télécharger un pdf (sous licence libre CC-BY-SA) qui a servi de support lors d'une conférence autour de ce sujet à la MJC de Lézignan-Corbières en octobre 2025.

I- Le système d'exploitation ou O.S.

Le système d'exploitation (O.S. pour Operating System en anglais) est indispensable pour pouvoir faire fonctionner les ordinateurs : sans lui, votre matériel ne peut rien faire. Il existe différents systèmes d'exploitation :

  • Windows de Microsoft : le plus connu car c'est le système pré-installé vendu (vous le payez sans le savoir lors de l'achat) avec les ordinateurs. Cette situation de monopole est le fait de l'histoire et du législateur qui ne s'est pas opposé à la vente liée pourtant interdite en temps normal. De fait Microsoft profite d'une exposition/publicité gratuite dont il profite pour placer ses produits.
  • MacOS et iOS d'Apple : système qu'on retrouve sur les Mac et les iPhones. Là aussi, les utilisateur⋅rices n'ont pas le choix : c'est le système imposé par le fabriquant.
  • Android de Google : Système qu'on retrouve sur les ordiphones et les tablettes qui ne sont pas fabriqués par Apple.
  • Les systèmes Linux ou plutôt GNU/Linux : il s'agit d'une famille regroupant de multiples systèmes d'exploitations (appelés distributions) s'appuyant sur le mouvement des logiciels libres. Contrairement aux précédents systèmes, ce n'est pas développé par des industriels ou fabriquants de matériel (qui ont des client⋅es/consommateur⋅rices qu'ils vont pouvoir exploité⋅es de différentes façons) mais par une communauté de programmeurs et programmatices soucieux⋅euses des droits et libertés des utilisateur⋅rices. Cette différence est fondamentale.

II- Le mouvement des logiciels libres

Il s'agit d'un mouvement initié dans les années 80 avec notamment Richard Stallman (controversé à un moment suite à des déclarations malvenues lors de l'affaire Epstein), Linus TorvaldsLawrence Lessig ou Aaron Swartz poussé au suicide par le système contre lequel il luttait. L'idée est de faire en sorte que ce soit les utilisateur⋅rices qui soient maîtres de leurs outils plutôt que tributaires des fabriquants et des éditeurs. Vous trouverez beaucoup plus d'info détaillées sur cette page : https://fr.wikipedia.org/wiki/Logiciel_libre.
Ce mouvement ne se cantonne pas simplement à l'aspect technique mais va au-delà car il a aussi une dimension politique en s'insérant dans la philosophie des Communs. Par ricochet, cela induit une limitation volontaire de notre consommation, si délétère pour notre planète.

Depuis l'avènement des États-Uniens Trump ou Musk, il y a une prise de conscience générale de l'intérêt des logiciels libres en particulier au sujet de notre souveraineté numérique. Beaucoup reste à faire, notamment pour arriver à casser les mauvaises habitudes (il est difficile de vouloir changer d'applications surtout quand on a mis des années à les maîtriser... mais ce n'est pas aussi difficile qu'on se l'imagine) mais nous sommes sur la bonne voie en particulier depuis la mise en place du Réglement Général sur la Protection des Données (RGPD). D'ailleurs cet article est là pour confirmer qu'une autre voie, celle du libre, est possible et moins longue qu'il y a quelques années 😉.

Aujourd'hui, sans le savoir parfois, nous utilisons de nombreux logiciels libres qui n'ont rien à envier aux logiciels privateurs ou propriétaires. Les plus connus sont le navigateur Internet Firefox, le courrielleur Thunderbird, la suite bureautique LibreOffice,  le logiciel de dessin vectoriel (mais pas seulement) Inkscape, l'éditeur de photo Gimp, le logiciel de modélisation et d'animation Blender, le logiciel de construction 3D FreeCAD, etc.

Pour trouver des logiciels libres, vous pouvez consulter ces pages sur :

Principales associations ou institutions défendant et promouvant les logiciels libres :

 

III- Arguments en faveur des systèmes d'exploitation libres

Une des premières raisons, c'est que ces systèmes sont "gratuits" pour les utilisateur⋅rices. Comme tout produit, il y a un coût pour les créer et les maintenir mais une large communauté oeuvre derrière et cette communauté inclut également des grandes entreprises qui ont bien compris leur intérêt à gagner en indépendance (inutile d'acheter ailleurs ce qu'elles peuvent avoir gratuitement sur tous leurs ordinateurs tout en pouvant le faire évoluer selon leurs besoins).
De fait, ces systèmes sont accessibles au plus grand nombre et favorisent le partage car les fichiers produits sont dans des formats interopérables ne nécessitant pas l'achat de logiciels supplémentaires pour pouvoir les lire ou les produire.

Ensuite, rassurez-vous : en changeant de système, vous ne repartirez pas complètement de zéro. Les grands principes de fonctionnement resteront les mêmes pour naviguer sur Internet, utiliser une suite bureautique, imprimer (c'est même plus facile car souvent il n'y a pas besoin d'installer de pilotes), etc.
Sachez aussi que maintenant (ce n'était pas le cas il y a une bonne dizaine d'années), il n'est plus besoin d'être un⋅e "geek" pour faire fonctionner ces systèmes qui ont fait preuve de leur robustesse (95% des serveurs tournent sur ce système) et qui sont ergonomiques. Preuve en est, qu'on initie à l'informatique des enfants ou des personnes novices (souvent âgées) dessus sans aucune difficulté.

Il y a aussi une croyance, malheureusement bien ancrée, disant qu'un bon logiciel, utilisable professionnellement ne peut pas être gratuit, la gratuité étant assimilé à de l'amateurisme. C'est totalement faux : on en a la preuve tous les jours notamment avec des entreprises qui se libèrent des logiciels privateurs pour gagner en autonomie. Il s'agit là d'un argument fallacieux portée par les entreprises qui cherchent à dénigrer ce système de partage remettant en cause leur modèle économique basé sur une rente de situation leur assurant de gigantesques profits.
Évidemment, ce n'est pas parce qu'un logiciel est gratuit pour les utilisateur⋅rices, qu'il n'a pas de coût. Mais au lieu de tirer un profit venant de l'achat de licences ou de l'exploitation des données, les entreprises qui développent des logiciels libres proposent souvent un service d'accompagnement leur permettant de se rémunérer. Il existe aussi des dons qui permettent aux utilisateur⋅rices de contribuer en fonction de leurs moyens et du service rendu : pour cela, il existe des fondations pouvant récolter ces fonds comme c'est le cas pour Mozilla qui développe Firefox et Thunderbird, LibreOffice ou encore Wikipedia.

 

IV- Concrètement comment remplacer Windows 10 ?

Il est tout à fait possible de le faire soi-même dans la majorité des cas en se documentant sur Internet mais rien ne vaut d'être accompagné⋅e au début que ça soit physiquement ou sur des forums en ligne. En effet certains constructeurs, avec la complicité de Microsoft, essaient de compliquer les choses pour tenter de préserver leur position dominante...

Tout d'abord, il va falloir choisir une distribution particulière car il en existe des dizaines, ce qui peut faire peur au départ. Il est souvent conseillé de partir sur Linux Mint qui est très accessible ou Ubuntu ou Debian car il existe de nombreuses ressources sur le Web.

Localement, il existe la MJC de Lézignan-Corbières qui propose des ateliers gratuits les lundis en fin d'après-midi depuis 2024 : https://www.mjc-lezignan-corbieres.com/.

Il existe aussi une carte et un annuaire listant les associations ou personnes pouvant vous aider ici : https://aidelinux.gogocarto.fr/map#/carte/@43.10,2.66,8z?

Autre site traitant de la fin de vie de Windows 10 avec pas mal d'informations : https://endof10.org/fr/

 

V- Diaporama

Vous trouverez ci-dessous une vidéo explicative d'une carte mentale explicitant en quoi la fin de Windows 10 est finalement une opportunité pour reprendre en main notre numérique (passez en mode plein écran pour une meilleure visibilité) :

 

Pour aller plus loin :

Pièces jointes
Diaporama - Fin de Windows 10 : Catastrophe ou Opportunité ? [1.01Mo]
Téléchargé Lundi 13 Octobre 2025 par Webmestre
Source Drawio : Fin Windows 10.drawio [873.46Ko]
Téléchargé Jeudi 16 Octobre 2025 par Webmestre