Compte-rendu fait par Maxime Guillaume suite à la réunion de présentation du projet « SOLEIL d’Ornaisons en Corbières », le vendredi 29 février 2020.

Le projet d’énergie solaire coopérative et citoyenne consiste en deux parties :

  • Une centrale au sol installée sur l’emplacement de l’ancienne déchèterie. La surface cumulée des panneaux sera de 3 000 m2 pour une emprise au sol de 5 000 m2. La production est estimée à 250 kWc (kilowattcrête, soit la puissance maximale dans des conditions optimales, donc un peu moins dans la réalité). Les panneaux ont une durée de vie de 25 à 30 ans, au-delà le rendement diminue de manière significative, en-dessous de 75%. Le choix des panneaux n’est pas encore arrêté, mais ils peuvent être de fabrication française, recyclables à 90% et ne pas contenir du tout de terres rares (ces modèles ont presque disparu du paysage commercial). Le raccordement de la centrale au réseau est à l’étude avec deux options possibles, dont la plus probable se ferait par un piquage sur la ligne aérienne qui passe à proximité de l’ancienne déchèterie. Le coût de raccordement moyen est de 100 euros par mètre linéaire.
  • Une grappe de toitures solaires. Tous les bâtiments communaux seront équipés : la salle polyvalente (36 kWc), les ateliers municipaux (12 kWc), le boulodrome (9 kWc) et l’école (6 kWc). L’électricité produite par cette dernière servirait, de manière emblématique, uniquement à alimenter l’école (autoconsommation).

Au total, l’électricité produite serait de 400 000 kWh par an et couvrirait la consommation moyenne de 160 foyers. La production de la centrale au sol sera rachetée par Enercoop, fournisseur d’électricité verte, considéré à ce jour comme le plus vertueux des alternatives à EdF (source Greenpeace). Enercoop achète le kWh produit en moyenne 5 centimes et le revend 17 centimes. Etant eux-mêmes une société coopérative, ils mènent une politique volontariste et aident certains projets en achetant le kwh plus cher, ce qui pourrait être le cas à Ornaisons. Mais rien n’a encore été défini en la matière. Quant à l’électricité produite par les toitures, elle fera l’objet d’un contrat d’obligation d’achat par l’Etat sur 20 ans, sauf pour l’école en autoconsommation.

Le coût global du projet est estimé à 400 k euros, répartis en 300 k pour la centrale au sol et 100 k pour l’équipement des toitures. La forme retenue pour la société porteuse du projet est celui d’une société coopérative locale (sans doute une Société Coopérative d’Intérêt Collectif, ce qui permet d’intégrer dans les sociétaires des collectivités locales) dont le principe est que chaque personne égale une voix au niveau des assemblées et du vote des décisions. Tout le monde peut en être sociétaire à la hauteur de ses moyens ; une limite plancher pourrait être fixée autour de 100 euros. Ces parts sociales sont des titres de propriété nominatifs dont la valeur est fixe et qui peuvent être rachetées par la coopérative en cas de nécessité (décès, départ, faillite personnelle).

Par le biais de l’Ademe, la Région peut financer jusqu’à 100 k euros de tels projets. Cette subvention prend la forme d’un euro de la Région pour un euro investi par un sociétaire. Ce versement est plafonné à 500 euros par sociétaire civil. En clair, il faut au moins 200 sociétaires ayant chacun 500 euros de parts sociales pour toucher la subvention régionale de 100 k euros.

Le projet en est au début de sa genèse et beaucoup d’éléments ne sont pas encore choisis avec la création en cours d’une association de préfiguration qui deviendra par la suite la société coopérative locale. La municipalité d’Ornaisons est assistée en la matière par l’association EcoHabiter en Corbières et Minervois, CAT’EnR, société coopérative d’énergies participatives montée dans les Pyrénées-Orientales.