Suite à notre lettre envoyée le 11/09/2023 à la municipalité de Lézignan (voir l'article principal : "NON à l'abattage injustifié des 8 platanes de Lézignan") où nous demandions plus de transparence quant aux choix qui avaient présidé à la décision d'abattre 8 voire 9 platanes sur l'avenue principale, son maire, monsieur Forcada (que nous remercions pour sa lettre) nous a répondu par un courrier reçu le 13/11/2023. Vous trouverez l'intégralité de cette lettre en pièce-jointe au bas de cet article.
Sans divulgâcher, on n'y trouve rien de bien nouveau car la mairie campe sur sa position initiale avec les arguments entendus lors de la réunion publique. Voici ci-dessous les points essentiels auxquels nous avons ajouté nos commentaires :
- La mairie pense que l'abattage est indispensable pour "redorer" le centre-ville via le réaménagement de l'avenue. Nous ne partageons pas cet avis. On peut très bien réaménager sans toucher aux arbres comme cela s'est déjà fait à Toulouse ou Narbonne. Nous partons de l'adage que "quand on veut, on peut".
- Le remplacement par des micocouliers serait bénéfique avec une augmentation de la surface végétalisée : oui mais au bout de combien d'années pour atteindre la surface actuelle ? Sans compter que des plantations réalisées au même moment, feraient que nous nous retrouverions dans quelques décennies dans la même situation que maintenant avec des arbres aussi vieux les uns que les autres. Par ailleurs, même si c'est tout à fait secondaire, les fruits des micocouliers peuvent engendrer quelques nuisances au sol.
- La mairie craint que l'investissement engagé de 2 millions d'euros ne soit gâché si l'on devait abattre les arbres dans les toutes prochaines années. Cette crainte est complètement légitime pour tout⋅e responsable ayant en charge les finances, mais rien et absolument rien n'indique que ces arbres seront "malades" prochainement, comme l'a lui même reconnu le maire dans un article de la presse locale. En adoptant ce genre de raisonnement, devrions-nous à chaque fois qu'il y a une incertitude, nous débarrasser du problème en supprimant l'objet de cette incertitude ? Dans ce cas, par prévention, par crainte du cancer du sein, faudrait-il imposer des mastectomies aux femmes de plus de 40 ans ? On voit bien que ce n'est pas raisonnable.
Certainement, ne pas toucher aux arbres engendrerait un surcoût mais n'en valent-ils pas la peine surtout quand on sait que les 2 millions d'euros ne sont que la partie émergée de l'iceberg ? En effet, les travaux concernant les réseaux souterrains ne sont pas inclus dans ce chiffrage mais dans un budget annexe comme cela a été dit furtivement à la fin de la réunion publique. - Le maire s'étonne que nous n'ayons pas réagi de la même façon lorsque la précédente municipalité a aménagé la place Cabrié ainsi que le square Marcelin Albert. Peut-être ne s'en souvient-il pas mais notre association DDCM est justement née du rejet du projet "d'usine à bitume" porté par l'ancienne municipalité (mais "soutenu" aussi par l'opposition d'alors qui s'était abstenue lors du vote en conseil municipal...) et en particulier son maire qui était par ailleurs président de la CCRLCM. Comment pourrait-on être, dès lors, taxé⋅es de complaisance vis-à-vis de l'ancienne municipalité ? C'est nous faire là un bien mauvais procès qui pourrait même prêter à sourire si le sujet n'était aussi grave.
Pour le square, cela fait au moins 25 ans qu'il a été aménagé et nous n'existions pas encore, sachant aussi qu'à cette époque les préoccupations environnementales et climatiques n'étaient pas, à tort, aussi prégnantes.
Ce n'est pas parce que ses prédécesseurs ont fait des "bêtises" que monsieur le maire est obligé de les reproduire : l'expérience devrait plutôt nous permettre de progresser en tirant les leçons du passé.
Pour toutes ces raisons et en ces temps de prise de conscience du rôle de l'humanité sur le réchauffement climatique via notamment la destruction du vivant, nous espérons que la municipalité de Lézignan, dans un esprit de concorde et par sagesse, voire d'exemplarité, ne s'obstinera pas à imposer l'abattage largement évitable de ces platanes qui apporteraient, au-delà de leur ombre, une plus-value immédiatement appréciable au nouvel aménagement du cours de la République.